FISHPROS: Portail du Secteur de la Pêche au Maroc
Bienvenue sur FishPros, premier forum marocain des professionnels du poisson.

Afin de profiter pleinement de tout ce que vous offre le site, merci de vous identifier si vous êtes déjà membre ou de rejoindre notre communauté si vous ne l'êtes pas encore.

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

FISHPROS: Portail du Secteur de la Pêche au Maroc
Bienvenue sur FishPros, premier forum marocain des professionnels du poisson.

Afin de profiter pleinement de tout ce que vous offre le site, merci de vous identifier si vous êtes déjà membre ou de rejoindre notre communauté si vous ne l'êtes pas encore.
FISHPROS: Portail du Secteur de la Pêche au Maroc
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
>
Mots-clés

Derniers sujets
» La criée au port de pèche a Casablanca
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMer 04 Juin 2014, 3:07 pm par mazax

» دعوة من آجل تحقيق منافسة شريقة
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMer 04 Juin 2014, 3:05 pm par mazax

» L'Agence nationale de l'aquaculture opérationnelle dès début 2011
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyLun 24 Sep 2012, 7:45 am par withyou30

» investir en aquaculture
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 23 Aoû 2012, 12:38 pm par benzekri

» Production !!?
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 23 Aoû 2012, 12:33 pm par benzekri

» Association Tunisienne pour le Developpement de la pêche artisanale
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMar 26 Juin 2012, 4:44 am par tounsi

» ASSOCIATION MAGHRÉBINE DE DÉVELOPPEMENT ET DE PROMOTION DE L'AQUACULTURE
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 21 Juin 2012, 8:57 am par AQUAPECHE

» Cage flottante
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMer 13 Juin 2012, 9:06 am par Marjane

» Mauritanie: Pressions européennes contre la présence chinoise
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 07 Juin 2012, 5:47 pm par FMM

» Chercheurs: Articles Scientifiques
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyDim 20 Mai 2012, 2:23 am par MOUOKEU Raymond Simplice

» un géant de l'aquaculture au Canada accusé de pollution
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMer 22 Fév 2012, 7:17 am par HASARAYA

» Les prix de la sardine s'envolent
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 29 Déc 2011, 9:04 am par karzazi

» Maroc/UE: la FPM pas pressée de renouveler l'accord
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 29 Déc 2011, 9:02 am par karzazi

» Crise de pêche Maroc-UE
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 29 Déc 2011, 9:00 am par karzazi

» Texte de l'accord de pêche MAroc/UE de 2007
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyJeu 29 Déc 2011, 8:52 am par karzazi

» Maroc/UE: l'accord dans l'impasse
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyDim 25 Déc 2011, 3:08 pm par bredouille3x33

» Gardez votre Argent et laissez notre poisson tranquille : Lecture du vote contre l'accord de pêche
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptySam 17 Déc 2011, 3:38 am par mazax

» Ouverture de la peche au poulpe a Dakhla
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyLun 14 Nov 2011, 3:52 pm par karzazi

» World Bank: Opportunity ripe for aquaculture
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyMar 08 Nov 2011, 5:25 pm par karzazi

» fao document: écolabels poissons pêche continentale
Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche EmptyVen 04 Nov 2011, 6:27 am par morad_L

Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche

Aller en bas

Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche Empty Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche

Message par pilchardus Lun 25 Avr 2011, 5:27 am

Le président du Comité national des marins pêcheurs, Hocine Bellout dresse un tableau noir de la situation du secteur de la pêche. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur le désastre occasionné par la pollution chimique, la pêche à la dynamite et aux filets dérivants ainsi que l’extraction illégale et anarchique du corail et du sable.

Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche Belloute-houcine-lyes_439094_465x348

- Quelle analyse faites-vous de l’état des lieux du secteur de la pêche, en général, et de la situation des marins pêcheurs, en particulier ?

Je peux vous dire d’emblée que la situation est catastrophique. Les 52 000 marins pêcheurs, qui activent au niveau des quatorze wilayas côtières, ont du mal à survivre et craignent tous de se retrouver avec une retraite comprise entre 8000 et 12 000 DA. Avec les unités de l’Ecorep (ndlr, Entreprise de construction et de réparation navale) qui existaient le long de la côte, les pêcheurs n’avaient pas de problèmes de disponibilité de la pièce de rechange ou d’acquisition d’embarcation, que ce soit pour les petits métiers ou les grands et à des prix très abordables. A l’époque, dans les quatorze wilayas, on trouvait des hélices pour des moteurs de 85 ch. Nous ne savons pas pourquoi ces unités ont toutes été dissoutes ou vendues et leurs équipements totalement disparus après avoir investi des milliards pour leur préservation. La seule unité qui a résisté est celle de Bouharoun, mais aux dernières nouvelles, elle va, elle aussi, connaître le même sort. Nous constatons qu’il y a une volonté manifeste d’encourager l’importation au détriment de la construction navale locale dont les produits coûtent trois fois moins cher que ceux ramenés de l’étranger. On a tué l’Ecorep pour enrichir des importateurs véreux. Tout l’argent injecté dans le cadre de la relance du secteur n’a pas donné les résultats escomptés.

- Qu’en est-il des aides financières accordées aux marins pêcheurs pour l’acquisition de navires de pêche dans le cadre de la relance du secteur ?

Ce sont encore une fois les riches qui ont le plus bénéficié de cette manne. Pour accéder à cette aide, il faut un apport personnel de 35 millions de dinars. Qui peut avoir cette somme si ce n’est les riches ou les pistonnés ? Les fonds de la relance n’ont pas profité aux vrais pêcheurs. Ces derniers ne représentent que 5% à peine des bénéficiaires. On aurait pu aider les unités de construction navales algériennes à accompagner les pêcheurs sachant qu’elles fabriquent les navires de 6 à 25 m. Nous savons aussi que dans ces crédits alloués pour l’importation de navires, il y a eu beaucoup de trafic. Les factures ont été, dans la majorité des cas, surévaluées avec la complicité des chantiers turcs et tunisiens. A Mostaganem, Oran et Tipasa, des jeunes bénéficiaires des aides de la relance ont été escroqués par ces importateurs et se retrouvent aujourd’hui non seulement au chômage, mais sommés de payer les intérêts de la banque. D’autres ont commandé des navires de Turquie, et à ce jour, des années après, ils n’ont pas réceptionné leur commande vu que celle-ci a été bloquée pour des raisons purement financières. Pourtant, l’Etat aurait pu éviter tout ce gâchis, en aidant les unités de constructions navales locales, en leur permettant de mettre à la disposition de ces pêcheurs des embarcations à des prix compétitifs au lieu d’aller faire travailler les chantiers étrangers. Les plus chanceux, et qui ont réussi à obtenir leurs navires, vivent des problèmes énormes avec les banques, vu que les intérêts restent quand même assez importants et l’activité ne cesse de chuter…

- Pourquoi l’activité de la pêche est-elle en régression alors que les potentialités de nos côtes sont importantes ?

La ressource est en diminution par rapport à avant, et les causes sont connues de tous : la pollution, le non-respect du repos biologique de la ressource, la pêche dans les zones interdites avec les filets interdits, la pêche à la dynamite et l’inefficacité pour ne pas dire des services de contrôle.

- Qui en est responsable ?

La responsabilité incombe aux pêcheurs et à ceux qui ont investi dans le domaine et qui ne connaissent pas les lois et ne sont même pas sensibilisés sur les risques que font peser ces actes sur l’avenir de leur activité. Il faut dire que les lois interdisant ces pratiques existent, mais elles ne sont pas appliquées. Vous ne pouvez pas imaginer le massacre que provoquent les filets dérivants parmi la population des dauphins et des marsouins. Nous sommes signataires de la Convention de Barcelone, portant protection de ces espèces, donc, nous avons l’obligation de les préserver. Les filets dérivants sont toujours tolérés, alors qu’ailleurs, ils sont carrément interdits. Même la taille marchande de la sardine n’est pas respectée. Faites un tour dans les marchés et vous allez trouver de la sardine de 4 cm alors que la loi l’interdit, et ce qui est très grave, c’est que la pêche à la dynamite continue d’être utilisée.

- Comment les pêcheurs peuvent-ils se procurer de la dynamite sachant qu’il s’agit d’explosif et de ce fait, non disponible sur le marché ?

La dynamite arrive du Maroc ou du Sahara. Il y a des personnes spécialisées dans l’extraction des anciennes mines encore enfouies dans le désert pour les transformer et être utilisées pour la pêche. Ces individus travaillent en réseau avec des ramifications dans certaines wilayas côtières. De nombreux accidents ont eu lieu ces mois-ci, et le dernier a été enregistré à Skikda où un médecin a été tué à la suite d’une mauvaise manipulation. Est-ce que vous savez ce que provoque un bâton de dynamite ? Et bien, sur un rayon de 5 km, il n’y aura plus de vie pendant 50 ans. Les dégâts sont plus importants que si l’explosion a lieu à l’air libre.

- Et les services des garde-côtes, que font-ils alors ?

Je ne sais pas. Pourtant, tout le monde sait ce qui se passe sur nos côtes. La dynamite que les pêcheurs appellent «esselaâ» est facilement achetée à Oran et à Skikda. Il suffit de connaître quelqu’un du milieu de la pêche. Ce sont ces pratiques qui ont fait chuter le tonnage de la pêche en Algérie. Le Maroc pêche 1,5 million de tonnes par an, la Tunisie 650 000 tonnes et l’Algérie, elle, est passée de 187 000 tonnes à 183 000. Même chose pour le corail que l’on continue à extraire avec des méthodes barbares. Vous savez comment ? Par ce que les pêcheurs appellent le procédé de la croix de St André : une raille métallique à laquelle sont accrochés des filets avec laquelle le pêcheur, plongeant en apnée, arrache le corail. C’est une pratique vraiment désastreuse pour cette ressource, mais qui rapporte gros. Le kilogramme de corail coûte sur le marché international 800 euros. Il y a quelques semaines, 60 kg de corail ont été découverts chez quelqu’un à El Kala, et rappelez-vous en 2000, il y a eu un Italien que les services ont arrêté avec 2 tonnes. Depuis, la quantité récupérée a atteint 6 tonnes. Il faut multiplier par trois cette quantité pour avoir celle qui échappe au contrôle. Savez-vous que 50 tonnes de poisson ont été jetées à Bouharoun à cause de la pollution. Les déchets de toutes les activités de la zone industrielle de Bou Ismaïl se déversent directement dans la mer. L’eau est d’ailleurs devenue jaunâtre dans cette région. Il n’y a même pas de stations d’épuration tout comme, d’ailleurs, au niveau de Oued Seybous qui charrie les rejets, y compris chimiques, des unités industrielles de sept wilayas sur une distance de 240 km, pour les déverser directement dans la mer. En plus, 160 000 litres de fuel sont jetés dans des fosses septiques non loin de cet oued, sachant qu’un litre d’huile pollue une surface d’un terrain de football et que 7,12 m3 de déchets secs peuvent polluer une surface de 100 ha et à 40 mètres de profondeur. La côte algérienne est traversée annuellement par 120 000 navires avec tous les risques de déversement chimiques et autres. Depuis 1964, nous avons perdu 35 km de côte à cause de l’extraction anarchique et illégale de sable.

- Qu’en est-il des services de l’environnement ?

Regardez autour de vous et dites-moi si la protection de l’environnement est effective. Rien n’est fait pour dépolluer ou instaurer une politique de préservation des espaces vitaux. Les spécialistes affirment que 65% des 15 000 litres d’air que nous respirons en 24 heures sont pollués et dans 45% des cas par les moyens de transports.

- Qu’avez-vous fait en tant que Comité national pour apporter un changement à ce constat catastrophique ?


Nous sommes impuissants, parce que les responsables de la pêche ne veulent pas nous impliquer ou nous entendre. Ils nous méprisent. Le ministre de la Pêche ne nous a jamais fait appel et préfère avoir comme uniques interlocuteurs les directeurs de son administration au niveau des wilayas. Nous lançons un SOS en direction du Président pour qu’il se penche sur le secteur qui est en danger de mort. Nous l’interpellons sur le devenir de l’Ecorep de Bouharoun. Les marins pêcheurs de poisson bleu sont totalement abandonnés. La ressource qui assure leur gagne-pain est en voie de disparition et ils ne savent pas comment assurer leur survie.

Nous refusons la fermeture de la dernière unité de l’Ecorep, parce qu’elle peut aider à réanimer le secteur en prenant en charge la rénovation de 60% de la flottille qui est en état de vétusté avancé. Nous ne voulons pas aller acheter ou réparer ailleurs que dans notre pays. Nous ne comprenons pas pourquoi fermer des entreprises algériennes pour aller faire travailler des unités étrangères. Nous pouvons redresser la situation et augmenter le ratio alimentaire en poisson qui est en deçà des 5,6 kg annoncés officiellement. Au Maroc, il est de 10 kg, en Tunisie de 8 et au Japon de 80. Le Fonds mondial de l’alimentation veut amener ce taux à une moyenne de 17 kg, et pour y arriver, il faut que l’Etat revoit sa politique de relance du secteur de la pêche.

Algérie:situation désatreuse du secteur de la pêche 463200 El Watan 25.4.2011
pilchardus
pilchardus

Ville : AGADIR
Messages : 75
Date d'inscription : 10/04/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum