Algérie: audit pour le sceteur de la pêche

Le secteur de la pêche est passé en examen mercredi 29 décembre 2010 au niveau d’une commission de l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne. L’état du secteur, et probablement le ‘’scandale’’ du quota algérien de thon rouge seront au menu des travaux de cette commission. Le secteur n’arrive pas à sortir de ‘’ses langes’’, ni à devenir une véritable industrie. Encore moins à mettre sur l’assiette du consommateur un poisson frais, à bon prix.

Le dernier scandale du Thon rouge, dont le quota traditionnel n’a pas été alloué à l’Algérie, qui s’est vu retirer par (la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT 478 tonnes, est encore frais dans les mémoires des professionnels du secteur. On a parlé d’une affaire de visa, mais très vite, les vraies raisons de ce ratage ont été découvertes ; Selon le responsable du secteur, M. Abdallah Khannafou, le quota de 1000 tonnes de thon rouge alloué à l’Algérie par l’ICCAT n’a pas été totalement pêché en 2010 malgré l’acquisition de 15 nouveaux thoniers. Ces thoniers ont été acquis grâce à une subvention de l’Etat estimée à 60 % de la valeur des ces embarcations. ‘’Cela est inquiétant surtout qu’on aura un nouveau quota en 2011. Il va falloir prendre des mesures. On demandera aux armateurs, qui se sont mis à pêcher la sardine à la place du thon, de restituer la subvention accordée par l’Etat. S’il s’agit d’un problème de savoir faire, nous sommes là pour les accompagner ‘’, a t-il déclaré. On admet ainsi que l’Algérie, après des dizaines de milliards de dollars investies dans le secteur, n’a pas les moyens de pêcher le thon. ‘’Nous éprouvons des difficultés. Nous ne disposons pas d'une flottille importante pour pêcher le thon rouge’’.

Un secteur vacillant, une production insignifiante

La pêche en Algérie est la plus faible au Maghreb. Comparativement au Maroc et à la Tunisie, la production halieutique algérienne reste très en deçà des standards internationaux. En moyenne, ce sont entre 145.000 et 187.000 tonnes pêchées chaque année. Mais, cela ne suffit pas pour répondre aux objectifs tracés par l’Etat, qui veut que l’algérien consomme en moyenne entre 8 et10 kg de poisson par an. Un programme devant permettre la production de quelque 274.000 tonnes de poissons a été mis en place par le ministère de la pêche en 2.000. Ce "Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture", veut valoriser les ressources halieutiques maritime et continentale. La production projetée pour 2025 est d’environ 221.000 tonnes pour la pêche maritime et 53.000 tonnes pour la pêche continentale à travers les différents projets d'aquaculture. Cette échéance est encore loin. En fait, seulement 25% des ressources halieutiques maritimes sont exploitées, selon un bilan du syndicat national des marins-pêcheurs. On est loin des histoires de visa qui ne peuvent pas cacher les grands ratés du secteur.

mghrebemergent.info 29/12/2010