>
Mots-clés
Derniers sujets
Crise de pêche Maroc-UE
Page 1 sur 1
Crise de pêche Maroc-UE
L'économiste:
Crise de la pêche: Bruxelles joue l’apaisement
De notre correspondant permanent, Aziz Ben Marzouq
«Je reste déterminée à poursuivre le dialogue avec le Maroc sur les questions de pêche et j’ai pris bonne note de la demande du Parlement européen de faire avancer les négociations sur un nouveau protocole pour lequel je prépare un mandat de négociation que je présenterai fin décembre-début janvier ». Cette déclaration de la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, suffira-t-elle à convaincre la partie marocaine de reprendre langue avec son partenaire européen pour une nouvelle aventure ? Rien n’est moins sûr tant les autorités marocaines sont passablement irritées par le manque de conviction et de détermination de Bruxelles à défendre l’accord de pêche devant les eurodéputés.
«Un élément très important à nos yeux est, que quand une commissaire européenne négocie et conclut un accord de pêche avec un pays tiers partenaire, on est en droit d’attendre d’elle qu’elle le défende devant les eurodéputés. Ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas lors de la dernière session plénière du PE ». Un brin amer, Menouar Alem, l’ambassadeur marocain auprès de l’UE, n’en revient pas de la manière regrettable dont, selon lui, l’équipe de la commissaire à la pêche aurait mené la bataille devant le Parlement européen. «Pour des raisons que j’ignore, cette commissaire n’a pas défendu l’accord avec le Maroc comme elle aurait dû le faire. Son équipe a été absente à Strasbourg et pour nous c’est une première! Elle n’a cessé d’envoyer des signaux contradictoires et ambigus. Résultat: maintenant que le protocole a été rejeté, l’Union européenne n’a qu’à s’en prendre à ceux qui l’ont rejeté et à ceux qui ne l’ont pas défendu», s’emporte le diplomate marocain. Le rapport de Carl Haglund, sur lequel le Parlement européen s’est appuyé pour rejeter la prolongation du protocole n’a pas grâce non plus à ses yeux: « ce rapport est hors sujet dans la mesure où il a basé ses arguments sur les données de l’ancien accord de pêche et non pas sur le protocole à l’accord de pêche existant». Même l’étude d’impact à laquelle faisait référence le rapport du député finlandais n’aurait basé ses évaluations « que sur les deux seules premières années de l’ancien accord de pêche alors qu’une étude plus sérieuse aurait pris en compte sa totalité », fait remarquer le diplomate marocain.
Les nouvelles autorités politiques marocaines, qui sortiront prochainement du chapeau de Benkirane, auraient souhaité une entrée en fonction un peu plus paisible. Notamment le futur ministre responsable de la pêche. On peut imaginer que celui-ci, en tout état de cause, devra faire le point sur ce dossier avant d’aller de l’avant. D’aucuns estiment «très difficile» de travailler dans de telles conditions si l’on ne remet pas à plat l’ensemble des dossiers bilatéraux avec le partenaire européen. D’autant plus que le dossier agricole ne se présenterait pas non plus sous les meilleurs auspices. José Bové, rapporteur de la commission du commerce international du Parlement européen sur l’accord agricole Maroc/UE, en a remis une couche en recommandant à ses pairs de rejeter cet accord(1).
Avec qui et sur quoi négocier demain?
Un accord qui, selon lui, « aggraverait la situation concurrentielle des producteurs européens de fruits et légumes, ne bénéficierait pas aux petits agriculteurs marocains et ne respecterait pas non plus le droit international». L’ex-paysan du Larzac considère certainement que si les eurodéputés ont pu obtenir le scalp de l’accord de pêche, pourquoi n’essaieraient-ils pas d’avoir celui de l’accord agricole? «Si l’accord agricole est rejeté, il ne restera plus grand-chose à négocier avec l’Union, à part peut-être les services.
. C’est plutôt mal récompensé pour un pays qui développe des réformes depuis plus de 20 ans, qui a changé de Constitution, qui organise des élections législatives, qui a un nouveau paysage politique et, last but not least, reste le pays méditerranéen le plus engagé dans le partenariat avec l’Union », déplore le Représentant du Maroc auprès de l’Union.
(1) José Bové, rapporteur de la commission du commerce international du PE (INTA) sur l’accord agricole avec le Maroc, a recommandé de rejeter cet accord, qui, selon lui, aggraverait la situation concurrentielle des producteurs de fruits et légumes européens, ne bénéficierait pas aux petits agriculteurs marocains et ne respecterait pas non plus le droit international au Sahara occidental. Le rapport Bové sera voté en commission INTA le 25 janvier 2012 et en session plénière du PE le 13 février 2012.
l'économiste 27/12/2011
Crise de la pêche: Bruxelles joue l’apaisement
De notre correspondant permanent, Aziz Ben Marzouq
- Déçu par l’attitude européenne, le Maroc se tâte avant d’aller plus loin
- Risques d’effets collatéraux pour les négociations agricoles?
«Je reste déterminée à poursuivre le dialogue avec le Maroc sur les questions de pêche et j’ai pris bonne note de la demande du Parlement européen de faire avancer les négociations sur un nouveau protocole pour lequel je prépare un mandat de négociation que je présenterai fin décembre-début janvier ». Cette déclaration de la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, suffira-t-elle à convaincre la partie marocaine de reprendre langue avec son partenaire européen pour une nouvelle aventure ? Rien n’est moins sûr tant les autorités marocaines sont passablement irritées par le manque de conviction et de détermination de Bruxelles à défendre l’accord de pêche devant les eurodéputés.
«Un élément très important à nos yeux est, que quand une commissaire européenne négocie et conclut un accord de pêche avec un pays tiers partenaire, on est en droit d’attendre d’elle qu’elle le défende devant les eurodéputés. Ce qui, malheureusement, n’a pas été le cas lors de la dernière session plénière du PE ». Un brin amer, Menouar Alem, l’ambassadeur marocain auprès de l’UE, n’en revient pas de la manière regrettable dont, selon lui, l’équipe de la commissaire à la pêche aurait mené la bataille devant le Parlement européen. «Pour des raisons que j’ignore, cette commissaire n’a pas défendu l’accord avec le Maroc comme elle aurait dû le faire. Son équipe a été absente à Strasbourg et pour nous c’est une première! Elle n’a cessé d’envoyer des signaux contradictoires et ambigus. Résultat: maintenant que le protocole a été rejeté, l’Union européenne n’a qu’à s’en prendre à ceux qui l’ont rejeté et à ceux qui ne l’ont pas défendu», s’emporte le diplomate marocain. Le rapport de Carl Haglund, sur lequel le Parlement européen s’est appuyé pour rejeter la prolongation du protocole n’a pas grâce non plus à ses yeux: « ce rapport est hors sujet dans la mesure où il a basé ses arguments sur les données de l’ancien accord de pêche et non pas sur le protocole à l’accord de pêche existant». Même l’étude d’impact à laquelle faisait référence le rapport du député finlandais n’aurait basé ses évaluations « que sur les deux seules premières années de l’ancien accord de pêche alors qu’une étude plus sérieuse aurait pris en compte sa totalité », fait remarquer le diplomate marocain.
Les nouvelles autorités politiques marocaines, qui sortiront prochainement du chapeau de Benkirane, auraient souhaité une entrée en fonction un peu plus paisible. Notamment le futur ministre responsable de la pêche. On peut imaginer que celui-ci, en tout état de cause, devra faire le point sur ce dossier avant d’aller de l’avant. D’aucuns estiment «très difficile» de travailler dans de telles conditions si l’on ne remet pas à plat l’ensemble des dossiers bilatéraux avec le partenaire européen. D’autant plus que le dossier agricole ne se présenterait pas non plus sous les meilleurs auspices. José Bové, rapporteur de la commission du commerce international du Parlement européen sur l’accord agricole Maroc/UE, en a remis une couche en recommandant à ses pairs de rejeter cet accord(1).
Avec qui et sur quoi négocier demain?
Un accord qui, selon lui, « aggraverait la situation concurrentielle des producteurs européens de fruits et légumes, ne bénéficierait pas aux petits agriculteurs marocains et ne respecterait pas non plus le droit international». L’ex-paysan du Larzac considère certainement que si les eurodéputés ont pu obtenir le scalp de l’accord de pêche, pourquoi n’essaieraient-ils pas d’avoir celui de l’accord agricole? «Si l’accord agricole est rejeté, il ne restera plus grand-chose à négocier avec l’Union, à part peut-être les services.
. C’est plutôt mal récompensé pour un pays qui développe des réformes depuis plus de 20 ans, qui a changé de Constitution, qui organise des élections législatives, qui a un nouveau paysage politique et, last but not least, reste le pays méditerranéen le plus engagé dans le partenariat avec l’Union », déplore le Représentant du Maroc auprès de l’Union.
(1) José Bové, rapporteur de la commission du commerce international du PE (INTA) sur l’accord agricole avec le Maroc, a recommandé de rejeter cet accord, qui, selon lui, aggraverait la situation concurrentielle des producteurs de fruits et légumes européens, ne bénéficierait pas aux petits agriculteurs marocains et ne respecterait pas non plus le droit international au Sahara occidental. Le rapport Bové sera voté en commission INTA le 25 janvier 2012 et en session plénière du PE le 13 février 2012.
l'économiste 27/12/2011
Sujets similaires
» Maroc: Les produits qui ont cartonné malgré la crise
» Moratinos: l'accord de pêche Maroc-UE doit être débattu au sein du parlement européen
» Maroc/UE: Pêche, la CE malmenée au Parlement
» Accord de pêche Maroc/UE et Sahara
» Les politiques menées par le Maroc en faveur de la pêche ??
» Moratinos: l'accord de pêche Maroc-UE doit être débattu au sein du parlement européen
» Maroc/UE: Pêche, la CE malmenée au Parlement
» Accord de pêche Maroc/UE et Sahara
» Les politiques menées par le Maroc en faveur de la pêche ??
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mer 04 Juin 2014, 3:07 pm par mazax
» دعوة من آجل تحقيق منافسة شريقة
Mer 04 Juin 2014, 3:05 pm par mazax
» L'Agence nationale de l'aquaculture opérationnelle dès début 2011
Lun 24 Sep 2012, 7:45 am par withyou30
» investir en aquaculture
Jeu 23 Aoû 2012, 12:38 pm par benzekri
» Production !!?
Jeu 23 Aoû 2012, 12:33 pm par benzekri
» Association Tunisienne pour le Developpement de la pêche artisanale
Mar 26 Juin 2012, 4:44 am par tounsi
» ASSOCIATION MAGHRÉBINE DE DÉVELOPPEMENT ET DE PROMOTION DE L'AQUACULTURE
Jeu 21 Juin 2012, 8:57 am par AQUAPECHE
» Cage flottante
Mer 13 Juin 2012, 9:06 am par Marjane
» Mauritanie: Pressions européennes contre la présence chinoise
Jeu 07 Juin 2012, 5:47 pm par FMM
» Chercheurs: Articles Scientifiques
Dim 20 Mai 2012, 2:23 am par MOUOKEU Raymond Simplice
» un géant de l'aquaculture au Canada accusé de pollution
Mer 22 Fév 2012, 7:17 am par HASARAYA
» Les prix de la sardine s'envolent
Jeu 29 Déc 2011, 9:04 am par karzazi
» Maroc/UE: la FPM pas pressée de renouveler l'accord
Jeu 29 Déc 2011, 9:02 am par karzazi
» Crise de pêche Maroc-UE
Jeu 29 Déc 2011, 9:00 am par karzazi
» Texte de l'accord de pêche MAroc/UE de 2007
Jeu 29 Déc 2011, 8:52 am par karzazi
» Maroc/UE: l'accord dans l'impasse
Dim 25 Déc 2011, 3:08 pm par bredouille3x33
» Gardez votre Argent et laissez notre poisson tranquille : Lecture du vote contre l'accord de pêche
Sam 17 Déc 2011, 3:38 am par mazax
» Ouverture de la peche au poulpe a Dakhla
Lun 14 Nov 2011, 3:52 pm par karzazi
» World Bank: Opportunity ripe for aquaculture
Mar 08 Nov 2011, 5:25 pm par karzazi
» fao document: écolabels poissons pêche continentale
Ven 04 Nov 2011, 6:27 am par morad_L