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Thon rouge: Tripoli réclame le quota de l'Algérie
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Thon rouge: Tripoli réclame le quota de l'Algérie
Les 48 pays membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (la CICTA) ont adopté samedi 27 novembre une limite de la pêche au thon rouge en Méditerranée à 12.900 tonnes en 2011, contre 13.500 t en 2010. A cette réunion qui s’est tenue à huis clos, Tripoli aurait réclamé le quota de l’Algérie.
C’est l’information qui a filtré de cette rencontre stratégique pour les pêcheurs de thon en Méditerranée, ce poisson très prisé par les Japonais et dont l’espèce est menacée d’extinction. La délégation libyenne aurait donc réclamé le quota de thon rouge de l’Algérie, sous prétexte que l’Algérie n’aurait pas les moyens de le pêcher. Alger a obtenu, au terme de cette réunion, un quota de 668 tonnes pour 2011, soit nettement moins qu’en 2006 lorsqu’il était de 1.700 tonnes ! D’ailleurs, l’Algérie a émis des réserves au sujet de ce quota de 2011. Tout comme la Turquie qui juge également cette nouvelle répartition inéquitable. Il reste que pour préserver l’espèce, tous les quotas des Etats pêcheurs de thon rouge ont connu, ces dernières années, des réductions relativement importantes.
SILENCES OFFICIELS
Quant à la « requête » libyenne, si elle se confirmait, elle est très surprenante compte tenu des bonnes relations qui lient les deux pays. Cette requête, qui s’apparente à un coup à la Brutus, est d’autant plus étonnante que la Lybie n’a pas historiquement la réputation d’être un pays de grands marins et elle n’a pas une flottille conséquente et qu’une partie de son quota habituel est pêché sous pavillon maltais ou japonais et que ces navires sont souvent amarrés au port français de Sète !! Pour le moment, cette information n’a pas suscité de réaction tant à Alger qu’à Tripoli.
Côté algérien, la désormais traditionnelle non-communication laisse le champ libre aux supputations. Le site Internet du ministère est quasiment figé sur la nomination le 29 mai dernier du nouveau ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khenafou. Nous sommes fin novembre 2010.
Cela étant, le site Internet de ce ministère donne, tout de même, les principaux indicateurs statistiques de pêche de l’année 2009. L’on y apprend que la flottille de pêche nationale arrêtée à la fin de 2009 est de 4.532 unités dont 494 chalutiers, 1.077 sardiniers, 2.935 petits métiers et 15 thoniers, enregistrant ainsi une légère augmentation de 2% par rapport à 2008. Officiellement, Alger a davantage de thoniers que Tripoli qui n’en déclarait récemment que cinq, contrairement à la Tunisie qui aligne 53 thoniers et la Turquie 100.
« Greenpeace », ONG qui se veut à l’avant-garde de la lutte pour la préservation de cette espèce de poisson, reconnaît que les données disponibles concernant la pêche ne sont pas fiables. Tous les Etats membres ne communiquant pas systématiquement toutes les informations. Le cas de la Lybie est souvent cité comme étant le pays qui n’informe pas ses partenaires méditerranéens. La même organisation surveille les activités de pêche de cette espèce. Souvent, elle signale des situations anachroniques comme par exemple la Croatie qui déclare, en 2005, avoir importé du thon rouge d’Algérie, mais l’Algérie qui ne déclare pas d’exportation vers ce pays.
PÊCHE ILLÉGALE ET ESPÈCE MENACÉE
Toutefois, cette pêche est dominée par trois grands acteurs : la France, l’Espagne et l’Italie. Leurs quotas oscillent entre 6.000 et 4.500 tonnes par an. Pour ces pays, toute restriction est automatiquement assimilée à des réductions d’emplois et ils font tout ce qu’ils peuvent pour freiner la tendance à la limitation des quotas de pêche au thon rouge. On estime d’ailleurs que les pêcheurs de ces pays, dont les flottilles sont surveillées au Nord et dans l’Atlantique, se sont rabattus sur la Méditerranée, notamment le long de l’Afrique du Nord, une région jugée pas très surveillée pour pouvoir y capturer des thons. Autrement dit, ils viennent pêcher en toute illégalité. Cette réunion à Paris des 48 Etats pêcheurs de la Commission internationale pour la Conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) n’a pas permis une meilleure protection de l’espèce, estime en substance Greenpeace.
Les ONG faisaient campagne pour une réduction du quota à 6.000 t ainsi que l’instauration de sanctuaires dans les zones de reproduction pour le thon rouge, qui migre pour ce faire en Méditerranée et dans le golfe du Mexique. En séance l’idée a été « balayée en cinq minutes et sans la moindre réaction des Etats membres », a précisé à l’AFP Charles Braine de l’ONG WWF, qui a participé comme observateur aux réunions. De son côté, l’Union européenne a pu maintenir sa part des quotas d’un peu plus de 56% répartis essentiellement entre la France, l’Espagne et l’Italie.
Le Japon, qui absorbe 80% des thons rouges pêchés en Méditerranée, avait, lui, réclamé des contrôles plus sévères pour enrayer la pêche illégale et le marché noir de cette espèce dont la chair raffinée est très recherchée pour les sushis et sashimis. Ce gros péché gastronomique du pays du Soleil levant a entraîné depuis la fin des années 90 la naissance d’une nouvelle activité, fort rémunératrice : l’élevage de thons, thons capturés vivants puis engraissés avant d’être commercialisés. La Lybie, par exemple, s’y est mise depuis 2003 et l’Espagne est la doyenne puisqu’elle a investi ce créneau en 1985. En 2006, Madrid avait l’équivalent de plus de 11.000 tonnes de capacités d’élevage de thon contre 1.000 tonnes pour la Lybie.
Le Quotidien d'Oran, 28/11/2010
C’est l’information qui a filtré de cette rencontre stratégique pour les pêcheurs de thon en Méditerranée, ce poisson très prisé par les Japonais et dont l’espèce est menacée d’extinction. La délégation libyenne aurait donc réclamé le quota de thon rouge de l’Algérie, sous prétexte que l’Algérie n’aurait pas les moyens de le pêcher. Alger a obtenu, au terme de cette réunion, un quota de 668 tonnes pour 2011, soit nettement moins qu’en 2006 lorsqu’il était de 1.700 tonnes ! D’ailleurs, l’Algérie a émis des réserves au sujet de ce quota de 2011. Tout comme la Turquie qui juge également cette nouvelle répartition inéquitable. Il reste que pour préserver l’espèce, tous les quotas des Etats pêcheurs de thon rouge ont connu, ces dernières années, des réductions relativement importantes.
SILENCES OFFICIELS
Quant à la « requête » libyenne, si elle se confirmait, elle est très surprenante compte tenu des bonnes relations qui lient les deux pays. Cette requête, qui s’apparente à un coup à la Brutus, est d’autant plus étonnante que la Lybie n’a pas historiquement la réputation d’être un pays de grands marins et elle n’a pas une flottille conséquente et qu’une partie de son quota habituel est pêché sous pavillon maltais ou japonais et que ces navires sont souvent amarrés au port français de Sète !! Pour le moment, cette information n’a pas suscité de réaction tant à Alger qu’à Tripoli.
Côté algérien, la désormais traditionnelle non-communication laisse le champ libre aux supputations. Le site Internet du ministère est quasiment figé sur la nomination le 29 mai dernier du nouveau ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khenafou. Nous sommes fin novembre 2010.
Cela étant, le site Internet de ce ministère donne, tout de même, les principaux indicateurs statistiques de pêche de l’année 2009. L’on y apprend que la flottille de pêche nationale arrêtée à la fin de 2009 est de 4.532 unités dont 494 chalutiers, 1.077 sardiniers, 2.935 petits métiers et 15 thoniers, enregistrant ainsi une légère augmentation de 2% par rapport à 2008. Officiellement, Alger a davantage de thoniers que Tripoli qui n’en déclarait récemment que cinq, contrairement à la Tunisie qui aligne 53 thoniers et la Turquie 100.
« Greenpeace », ONG qui se veut à l’avant-garde de la lutte pour la préservation de cette espèce de poisson, reconnaît que les données disponibles concernant la pêche ne sont pas fiables. Tous les Etats membres ne communiquant pas systématiquement toutes les informations. Le cas de la Lybie est souvent cité comme étant le pays qui n’informe pas ses partenaires méditerranéens. La même organisation surveille les activités de pêche de cette espèce. Souvent, elle signale des situations anachroniques comme par exemple la Croatie qui déclare, en 2005, avoir importé du thon rouge d’Algérie, mais l’Algérie qui ne déclare pas d’exportation vers ce pays.
PÊCHE ILLÉGALE ET ESPÈCE MENACÉE
Toutefois, cette pêche est dominée par trois grands acteurs : la France, l’Espagne et l’Italie. Leurs quotas oscillent entre 6.000 et 4.500 tonnes par an. Pour ces pays, toute restriction est automatiquement assimilée à des réductions d’emplois et ils font tout ce qu’ils peuvent pour freiner la tendance à la limitation des quotas de pêche au thon rouge. On estime d’ailleurs que les pêcheurs de ces pays, dont les flottilles sont surveillées au Nord et dans l’Atlantique, se sont rabattus sur la Méditerranée, notamment le long de l’Afrique du Nord, une région jugée pas très surveillée pour pouvoir y capturer des thons. Autrement dit, ils viennent pêcher en toute illégalité. Cette réunion à Paris des 48 Etats pêcheurs de la Commission internationale pour la Conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) n’a pas permis une meilleure protection de l’espèce, estime en substance Greenpeace.
Les ONG faisaient campagne pour une réduction du quota à 6.000 t ainsi que l’instauration de sanctuaires dans les zones de reproduction pour le thon rouge, qui migre pour ce faire en Méditerranée et dans le golfe du Mexique. En séance l’idée a été « balayée en cinq minutes et sans la moindre réaction des Etats membres », a précisé à l’AFP Charles Braine de l’ONG WWF, qui a participé comme observateur aux réunions. De son côté, l’Union européenne a pu maintenir sa part des quotas d’un peu plus de 56% répartis essentiellement entre la France, l’Espagne et l’Italie.
Le Japon, qui absorbe 80% des thons rouges pêchés en Méditerranée, avait, lui, réclamé des contrôles plus sévères pour enrayer la pêche illégale et le marché noir de cette espèce dont la chair raffinée est très recherchée pour les sushis et sashimis. Ce gros péché gastronomique du pays du Soleil levant a entraîné depuis la fin des années 90 la naissance d’une nouvelle activité, fort rémunératrice : l’élevage de thons, thons capturés vivants puis engraissés avant d’être commercialisés. La Lybie, par exemple, s’y est mise depuis 2003 et l’Espagne est la doyenne puisqu’elle a investi ce créneau en 1985. En 2006, Madrid avait l’équivalent de plus de 11.000 tonnes de capacités d’élevage de thon contre 1.000 tonnes pour la Lybie.
Le Quotidien d'Oran, 28/11/2010
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