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Importations, quotas de pêche: Le paradoxe européen
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Importations, quotas de pêche: Le paradoxe européen
Imaginez un jardinier qui cultive son
petit carré de terrain et peaufine ses parterres au milieu d'un immense terrain vague. C'est à peu de choses près la situation des pêcheurs européens. La préservation des stocks de poisson justifie depuis plusieurs années la baisse des captures autorisées, tandis que les
bateaux, de plus en plus perfectionnés, restent à quai sitôt les quotas atteints. Dans le même temps, la demande croissante est satisfaite par des importations de Norvège, d'Afrique de l'Ouest, de l'Océan indien ou de l'Atlantique Sud.
Pratiques douteuses
Plus l'Europe est exigeante pour ses pêcheurs, plus elle se rend dépendante de pêcheries aux pratiques parfois douteuses. En dix ans, son taux d'autosuffisance en produits de la mer est passé de 57% à moins de 40%. Quelques députés européens veulent s'attaquer à ce paradoxe.
«Aucune traçabilité»
« Une grande partie de ces produits n'ont aucune traçabilité environnementale ou sociale. Cela génère une concurrence déloyale » pour nos pêcheurs, estime Alain Cadec, député européen et conseiller général de Saint-Brieuc qui prépare un rapport sur le sujet. En
principe, les Européens tiennent des listes de navires étrangers dont les produits sont autorisés à entrer dans l'Union européenne. Tous les produits doivent en outre passer par un poste d'inspection frontalier. Mais ce système a des failles. Il repose largement sur les autorités des pays tiers où « bien souvent, personne ne contrôle», explique Hélène Bours. L'enquête qu'elle a menée en 2006 pour Greenpeace au large de la Guinée Bissau montrait qu'une majorité des navires de pêche repérés, qui aux deux tiers battaient pavillon chinois, ne disposait pas d'un numéro d'immatriculation européen. « Nous voulons faire prendre conscience du problème, proposer des mesures de contrôle et éventuellement mettre en place, avec l'Organisation mondiale du commerce, une vraie traçabilité », explique Alain Cadec.
«Partie émergée de l'iceberg»
Dans les semaines à venir, la commission pêche du Parlement auditionnera « toute la filière », plus d'une cinquantaine d'organisations. Les intérêts en jeu sont considérables. La petite
poissonnerie du coin de la rue n'est que la partie émergée de l'iceberg de l'industrie poissonnière. En Allemagne, par exemple, un tiers des poissons consommés sont achetés surgelés. Ce sont les crevettes qui coûtent le plus cher aux Européens. Ils en ont importé en 2008 pour 3 millions d'euros d'Equateur, d'Argentine, d'Inde, de Thaïlande, et autres.
Marges confortables
La grande distribution est également très demandeuse de produits préparés. Sans compter que les prix d'achat notamment des produits d'élevage, comme la perche du Nil, lui assurent des marges confortables.
Florence Autret pour Le Telegramme.com (23/02/2010)
petit carré de terrain et peaufine ses parterres au milieu d'un immense terrain vague. C'est à peu de choses près la situation des pêcheurs européens. La préservation des stocks de poisson justifie depuis plusieurs années la baisse des captures autorisées, tandis que les
bateaux, de plus en plus perfectionnés, restent à quai sitôt les quotas atteints. Dans le même temps, la demande croissante est satisfaite par des importations de Norvège, d'Afrique de l'Ouest, de l'Océan indien ou de l'Atlantique Sud.
Pratiques douteuses
Plus l'Europe est exigeante pour ses pêcheurs, plus elle se rend dépendante de pêcheries aux pratiques parfois douteuses. En dix ans, son taux d'autosuffisance en produits de la mer est passé de 57% à moins de 40%. Quelques députés européens veulent s'attaquer à ce paradoxe.
«Aucune traçabilité»
« Une grande partie de ces produits n'ont aucune traçabilité environnementale ou sociale. Cela génère une concurrence déloyale » pour nos pêcheurs, estime Alain Cadec, député européen et conseiller général de Saint-Brieuc qui prépare un rapport sur le sujet. En
principe, les Européens tiennent des listes de navires étrangers dont les produits sont autorisés à entrer dans l'Union européenne. Tous les produits doivent en outre passer par un poste d'inspection frontalier. Mais ce système a des failles. Il repose largement sur les autorités des pays tiers où « bien souvent, personne ne contrôle», explique Hélène Bours. L'enquête qu'elle a menée en 2006 pour Greenpeace au large de la Guinée Bissau montrait qu'une majorité des navires de pêche repérés, qui aux deux tiers battaient pavillon chinois, ne disposait pas d'un numéro d'immatriculation européen. « Nous voulons faire prendre conscience du problème, proposer des mesures de contrôle et éventuellement mettre en place, avec l'Organisation mondiale du commerce, une vraie traçabilité », explique Alain Cadec.
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Dans les semaines à venir, la commission pêche du Parlement auditionnera « toute la filière », plus d'une cinquantaine d'organisations. Les intérêts en jeu sont considérables. La petite
poissonnerie du coin de la rue n'est que la partie émergée de l'iceberg de l'industrie poissonnière. En Allemagne, par exemple, un tiers des poissons consommés sont achetés surgelés. Ce sont les crevettes qui coûtent le plus cher aux Européens. Ils en ont importé en 2008 pour 3 millions d'euros d'Equateur, d'Argentine, d'Inde, de Thaïlande, et autres.
Marges confortables
La grande distribution est également très demandeuse de produits préparés. Sans compter que les prix d'achat notamment des produits d'élevage, comme la perche du Nil, lui assurent des marges confortables.
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